À l’heure de ranger pour cette fois les outils,
Je regarde à travers verre la lumière qui sur l’eau jaillit.
L’impression d’être sur une île pour une hebdomadaire escale,
Demain déjà, je hisserai de nouveau les voiles.
L’aventure se termine et pourtant je ne commence qu’à peine
À découvrir. Le territoire, la maison, les outils et les veines,
Qui transportent ici des histoires et des énergies différentes,
Qui toutes, cherchent à faire battre ce lieu d’une mélodie bienveillante.
Bienveillance co-créée, intention du chantier.
Car partout la violence implicite se faufile,
Et il faut expliciter ensemble les fils,
Qui permettent de tisser une toile inclusive.
À Argoat on se joue des oppressions au théâtre-forum,
Et on marche sur les futures ruines d’un monde fait que pour les hommes.
Déconstruire prend du temps, comme ce mur d’enceinte.
Mais on aura pu aussi faire, pour laisser nos empreintes.
À Argoat on apprend à transmettre autrement.
En nous sommeillent déjà des compétences de géant.e.
Il suffit parfois d’un peu de confiance et d’une main tendue,
Pour que le papillon bricole dans l’air, autonome et détendu.
À Argoat le temps bretonne, et parfois nous échauffe,
Mais à l’heure de la débauche les bons plats nous réchauffent.
Et quand les rideaux de pluie enfin s’écartent,
Ils laissent place à un spectacle de sourires doux-écarlates.
Au moment de partir, il reste des chemins à parcourir, pour toi et moi
Mais si on attendait la perfection, on ne ferait jamais ce prochain petit pas.
RenO, suite à la semaine de chantier participatif de mars 2024
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