« Allée du calvaire », au cœur de l’hiver, c’est pourtant bien mon envie d’y passer 8 jours et demi.
Classique j’arrive dans une nouvelle phase de vie, en train/bus/stop depuis Paris. Un ancien couvent battu par les vents, nous accueille dans ses pierres. Je suis cette âme qui erre, parfois bien vener, et vient chercher ici des réponses encore enfouies. C’est donc là que je commence, mon petit tour de France. Alors, c’est quoi le plan ? Se reconnecter au(x) vivant(s).
Auberge espagnole en première soirée, on me parle mines d’andalousite indésirées : c’est pourtant en Bretagne que j’ai mis les pieds (trempés). Bascule Argoat, le site me laisse béate : il y a ce lac serein, troublé par le crachin, cette bâtisse bien foncée au bord de la forêt. Cet espace me séduit pour vivre l’écologie.
Ecologie, pas seulement, et c’est tellement important : prévenir l’écofascisme, comprendre les oppressions… le long de la semaine les neurones connectent et j’ai des révélations. Je chéris les re-rencontres, les liens que le destin nous montre. Je découvre des personnes, dont le vécu évidemment résonne. On parle amour, amitié, santé psy, même de « vocaux » : chaque discussion est un cadeau. Je me questionne sur l’entre-soi, sur ce que j’emporte avec moi. Il y a d’ailleurs cette brochure sur l’insomnie, cette chouette que j’entends seule dans la nuit.
Dans ce jardin perma, j’adore aussi creuser la mare : avec ces gardien.ne.s du lieu, nous parlons de nos histoires. Un café Queer dans la chapelle, des kilos de crottin dans ma pelle, un Lomi-Lomi dans la Feng-Suite, une tranchée pour que les poules piquent… je le sens, bien-sûr c’est politique. Perchée sur le tracteur de Simone – qui se dit scorpion – elle m’inspire de nouvelles pérégrinations. Je n’y fais donc pas que du « maraîch », ce sont aussi mes pensées que je bêche. Samedi Fest Noz, tresses collées, toute en paillettes : ici aussi je fais la fête. Je veux incarner ce monde vivable, inclusif et désirable.
Où serai-je demain? Que vais-je faire de mes mains?
Elles reviendront souvent ces questions, au rythme de l’auto-gestion. Lecture au soleil, timides abeilles… J’observe, je sens, dehors, dedans : il est bien là le vivant.
Ma tête déjà ailleurs, plein de choses vibrent dans mon cœur. Mon corps au matin sur de la techno, je clôture ainsi ma semaine d’explo. »
Merci à Mathilde pour ce texte illustrant sa semaine d’exploration à Bascule Argoat début février
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