L’hiver et ses coups de gel

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Merci pour tant de beauté. En rangeant notre bois de chauffage avec Sophie et Mathieu je me suis exalté à contempler les premiers flocons de neige tombés sur mon pull. En faisant la visite à Franz, un père spiritain de passage à notre chère abbaye voisine, je me suis naïvement amusé à casser la glace sur nos récupérateurs d’eau. Lors d’une matinée où le givre atteignait la cime des arbres, je me suis senti immergé dans le monde de Narnia. Un paysage blanc, du ciel au lac. Tout est figé et couvert de gelée blanche. Le silence règne. Il persiste du mouvement. Dans le champ étriqué entre le bois et les rives du lac, marchent en rythme avec panache, cinq chevaux de trait. Ils sont seigneuriaux. Là, je me sens voyager dans l’univers du Seigneur des Anneaux, face aux montures de la garde royale du Rohan. Ils sont athlétiques, puissants et pourtant très paisibles. Deux d’entre eux ont une robe de couleur fauve avec les crins clairs, presque dorés. Un contraste sublime avec les robes foncées et les crins noirs de leurs compères. Le calme du champ n’est pas comparable à celui sur l’eau. Ici la sauvagine s’active. Les canards battent la chamade, ils caquettent, nasillonnent et se bagarrent. De quoi déranger les cormorans perchés dans les arbres, attendant patiemment les premiers rayons du soleil pour la pêche. Les cormorans sont redoutables en meute. Je les ai observé rabattre en ligne et pousser les poissons vers d’autres qui attendent sans bouger à leur poste. Un autre oiseau perché dans son héronnière : l’échassier au long bec, lasse de cette excitation, demeure impassible. Pas si facile pour se sédentaire de partager son habitat avec ces oiseaux migrateurs venus y passer l’hiver. Je ne cache pas profiter aussi de cette noble destination. Ébailli par le spectacle, je me suis discrètement glissé dans l’eau. C’est unique. Je me sens vivant. Saisi puis détendu, je participe avec mon souffle à embrumer la surface de l’eau. Le temps passe, sonnent neuf coups au clocher je finis par retrouver mes habits et rejoindre Anne-Soaz. Elle démarre la musique et nos corps se réveillent en mouvement. Qu’est ce que c’est bon ! Je ne sens plus mes extrémités mais mon feu intérieur brûle devant tant de grâce. Nous dansons librement.

Ce bon moment je vais le revivre avec Patrick, un membre du collectif d’artistes militants @Le Bruit Qui Court. Un bon matin nous avons brisé la glace à la surface du lac pour s’immerger dans le paysage. Un sacré moment de partage. Patrick a aussi proposé un super atelier d’acro-yoga ! Au sein de leur groupe, Fasto, nous a motivé pour faire une fresque collective. Je suis stupéfait, à partir de coups de pinceaux amateurs et les talents de Fasto, la fresque est éblouissante. Nous n’y avons pas été de mains mortes sur les couleurs. Plus que leurs arts, ils sont aussi venus travailler sur leurs prochaines actions, mêlant art et engagement citoyen. Affaire à suivre.

D’ailleurs à la maison le sujet de la démocratie a accompagné notre semaine. Aurélien a joué son intense conférence gesticulée à @l’espace Kdoret : Vers le Sénat et au-delà, la loi de la gravité en politique ! On a aussi manifesté avec près de 1000 personnes dans un champ proche de Guingamp pour empêcher l’installation d’une ferme usine à saumons. Ils veulent artificialiser ces 10 ha de terres agricoles pour produire 8 000 tonnes de saumons par an. L’idée : utiliser 600 mètres cubes d’eau par jour, élever des poissons hors rivières pour nourrir le marché national le plus consommateur de saumons : la France. Plus localement, nous avons participé à la Nuit de la démocratie, co-organisée avec le Conseil de développement du pays COB et @le Village du Bel-Air. Une occasion de s’inspirer de la mairie de Jo Spiegel et se mettre en mouvement vers les conseils municipaux de nos communes.

Noël approchant à grands pas, la nuit tombée nous réchauffâmes nos cœurs autour de jus de pommes chauds et de bons gâteaux sur les marchés de Noël du coin. L’occasion de retrouver des copaines et découvrir encore de nouvelleaux artisanes génialaux. Pas si facile l’écriture inclusive 😉

A bientôt !! Tanguy

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